Chargé de la sécurité nationale, il était l’un des conseillers les plus influents du président. Donald Trump a évoqué des désaccords sur plusieurs sujets.
C’est par un simple tweet que Donald Trumpp a annoncé, mardi, le limogeage de l’un de ses conseillers les plus influents, John Bolton, chargé de la sécurité nationale (NSC). « J’ai informé John Bolton hier soir que nous n’avions plus besoin de ses services à la Maison-Blanche », a tweeté Donald Trump. « J’étais en désaccord avec nombre de ses suggestions », a-t-il ajouté en évoquant cet homme connu pour sa moustache et ses positions très dures à l’égard de l’Iran, de la Russie ou encore de la Corée du Nord. Donald Trump devrait nommer son successeur la semaine prochaine.
Une annonce qui est tombée à peine une heure après l’annonce par l’exécutif d’un point de presse auquel devait participer John Bolton en compagnie du secrétaire d’État Mike Pompeo. D’un tweet laconique et énigmatique, M. Bolton a simplement indiqué qu’il avait proposé de présenter sa démission lundi soir et que le président lui avait répondu : « Parlons-en demain. »
Opposition avec la Corée du Nord
Ancien ambassadeur des États-Unis à l’ONU, John Bolton était notoirement hostile à la main tendue de Donald Trump au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, et il avait été directement pris pour cible, au printemps 2018, par le régime de Pyongyang. « Nous avons déjà, par le passé, évoqué la personnalité de Bolton et nous ne cachons pas le dégoût qu’il nous inspire », avait lancé le ministère des Affaires étrangères. Au début des années 2000, déjà, son extrême fermeté sur ce dossier lui avait valu d’être traité de « déchet humain » dans la presse nord-coréenne. Peu avant son arrivée à la Maison-Blanche, il avait estimé qu’il était « parfaitement légitime pour les États-Unis » de répondre à la menace représentée par une Corée du Nord nucléaire « en frappant les premiers ».
Le sénateur républicain Rand Paul a salué avec force l’annonce du limogeage de John Bolton. « Le président a d’excellentes intuitions sur la politique étrangère et sur la nécessité de mettre fin à nos guerres sans fin, a-t-il tweeté. Il devrait être conseillé par ceux qui partagent sa vision. »
« Depuis le début, deux voix murmuraient à l’oreille de Donald Trump : celle recommandant la diplomatie et mettant en garde contre le conflit, et celle poussant à la belligérance et mettant en garde contre le risque d’apparaître faible », résume Robert Malley, président de l’International Crisis Group. « Avec le départ de Bolton, la deuxième a incontestablement perdu son principal avocat. Cela pourrait créer de nouvelles opportunités diplomatiques sur l’Iran, l’Afghanistan, la Corée du Nord et le Venezuela. Espérons que (le président) les saisira », a-t-il ajouté.