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Khartoum, Madani, Port-Soudan… rendent hommage aux manifestants tués

Des manifestants soudanais lors d'un rassemblement en mémoire des victimes du sit-in du 3 juin, dans le nord de Khartoum, le 12 juillet 2019.
Des manifestants soudanais lors d’un rassemblement en mémoire des victimes du sit-in du 3 juin, dans le nord de Khartoum, le 12 juillet 2019.Nureldin Abdallah, REUTERS

Quarante jours après la violente dispersion du sit-in à Khartoum, des rassemblements étaient organisés, samedi, dans plusieurs villes du Soudan, en mémoire des manifestants tués. Selon les sources, entre 71 et 136 personnes avaient trouvé la mort.

Pour marquer la fin du deuil pour les familles et les proches des disparus, des rassemblements ont lieu, samedi 13 juillet, au Soudan, en mémoire des manifestants tués lors de la dispersion violente du sit-in installé devant le siège de l’armée à Khartoum le 3 juin dernier.

En début d’après-midi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du pays telles que Madani et Al-Obeid (centre) et à Port-Soudan, au bord de la mer Rouge.

Des centaines de personnes, scandant des phrases telles que « sang pour sang, nous ne voulons pas de compensation » et portant des banderoles réclamant « Justice pour les martyrs », ont défilé dans les rues en brandissant des photographies de manifestants tués.

Des rassemblements étaient également prévus, plus tard dans la journée, à Khartoum où les rues menant au Palais présidentiel ont été fermées par les forces de sécurité, également déployées sur la route de l’aéroport.

Des manifestants ont défilé dans le quartier de Haj Youssef, brandissant les photographies des « martyrs », les manifestants tués le 3 juin.

136 personnes ont été tuées lors de l’évacuation brutale du sit-in des manifestants par des hommes armés, selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités évoquent 71 morts.

La répression des manifestations, lancées le 19 décembre après la décision du gouvernement soudanais de triper le prix du pain, avaient déjà tué des dizaines de personnes. Le mouvement avait alors pris une tournure politique, réclamant la chute du président Omar el-Béchir, destitué et arrêté le 11 avril par l’armée après trois décennies au pouvoir.

Samedi, dès lors que le soir fut tombé sur Khartoum, des centaines de manifestants se sont assis en cercle autour de bougies, après avoir lâché des ballons. D’autres brandissaient leur portable, la fonction « lampe torche » activée pour illuminer la nuit. « Pouvoir civil, pouvoir civil », chantaient-ils, agitant des drapeaux soudanais.

Accord à venir, rencontre reportée

Dans les prochains jours, un accord entre les généraux au pouvoir depuis la chute de Béchir et les meneurs de la contestation doit être signé, après plusieurs mois de tensions. Cet accord doit permettre d’enclencher la transition vers un gouvernement civil réclamé par la contestation.

Le texte, qui fait encore l’objet de discussions entre les deux parties, a été mis sur pied à la suite d’intenses négociations entre les médiateurs de l’Union africaine et de l’Éthiopie.

Celui-ci stipule que l’instance chargée de mener la transition pendant une période d’environ trois ans sera présidée par un militaire pendant les 21 premiers mois, puis par un représentant civil pendant les 18 mois restants.

Samedi, une rencontre entre des représentants de la contestation et des militaires devait avoir lieu dans la soirée pour discuter des derniers termes de l’accord. Annoncée par les médiateurs qui ont supervisé les pourparlers, celle-ci a toutefois été reportée à dimanche, selon le chef de la contestation Mervet Hamd al-Neel, qui n’a pas donné plus de détails.

Avec AFP

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