SENEGAL : Un atelier de formation en faveur des journalistes organisé par l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora (OSD), sur la collecte, le traitement et la diffusion de l’information venant des diasporas
« De Mata Sy Diallo (Ndlr : ancienne ministre sous le régime socialiste du président Abdou Diouf) à Sory Kaba (actuel Directeur des sénégalais de l’extérieur), les problèmes des sénégalais de l’extérieur sont restés les mêmes » c’est l’amer constat fait, jeudi à Dakar, par le Journaliste et expert en Migration Alioune Ndiaye, au cours de l’atelier de formation en faveur des journalistes organisé par l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora (OSD), sur la collecte, le traitement et la diffusion de l’information venant des diasporas sénégalaises.
Mais, cela ne veut pas dire, précise-t-il, qu’il n’y a pas eu d’avancées. En effet, explique M. Ndiaye, d’Etat en Etat, de gouvernement en gouvernement, chacun s’est focalisé sur un point.
L’ancien président Abdou Diouf, s’était le rapatriement des droits sociaux, il avait essayé de créer une synergie entre syndicalistes sénégalais et syndicalistes italiens, en Italie les grandes boites syndicales sont dirigées par des sénégalais.
Le président Me Abdoulaye Wade a misé sur le Conseil supérieur des sénégalais de l’extérieur, la production des passeports biométriques allégés dans ce sens.
L’actuel président Macky Sall est venu avec les députés des sénégalais de l’extérieur pour changer le Conseil des sénégalais de l’extérieur en Haut conseil des sénégalais de l’extérieur. Des sénateurs et des députés de la diaspora existaient avec Abdoulaye Wade, la différence c’est dans la Constitution, ce sont les sénégalais de la diaspora qui choisissent, qui nous représentent au niveau de la diaspora.
Aujourd’hui, dit-il, sur 15 consulats généraux, 13 sont occupés par des sénégalais résidents, sur 9 bureaux économiques, 7 sont occupés par des sénégalais résidents.
« La non implication ne se pose pas, si nos problèmes demeurent nous ne devons pas continuer à nous lamenter, nous devons nous organiser et montrer ce qui ne marche pas. Il faut le dire, ces consulats généraux sont occupés par des militants, être un militants ce n’est pas un péché, le péché c’est d’être incompétent. Il faut mettre des compétences » conseille-t-il.
« 150 000 Sénégalais vivant en Italie »
« Il y a 150 000 Sénégalais vivant en Italie, qui ont la carte de résidence. Parmi ces 150 000, il y a 7000 qui sont naturalisés, il y a 14 000 élèves et étudiants 990 sont des enfants mineurs non accompagnés, ces mineurs sont des enfants récupérés dans des mariages en dislocation, ils sont entre les mains de familles italiennes, ou dans des centres, quand ils deviendront adultes, risquent de perdre leur origine, leur culture de manière générale » explique M. Ndiaye.
Pour ce qui est de la répartition géographique des sénégalais en Italie, la Lombardie présente la plus grande concentration avec 33 200 sénégalais, c’est le poumon économique de l’Italie, suivie de la région Toscane, 12.495 en Toscane et 11.150 en Emolia Romagn. Les sénégalais sont dans l’hôtellerie, dans la restauration, la main d’œuvre ouvrière. 19 000 entrepreneurs (commerçants autonomes) en gros et en détail, la restauration, les travaux agricoles.
« Les sénégalais d’Italie envoient 184 milliards 745 millions FCFA »
Sur les 1000 milliards FCFA envoyés par les sénégalais de la diaspora, 184 milliards, 745 millions FCFA viennent de l’Italie, selon des données du ministère italien de l’Intérieur d’Italie.
Cette solidarité proviendrait généralement des mourides. La communauté dominante. Il reste à l’Etat d’organiser cette manne financière. Parce que, déplore-t-il, ce argent n’est pas canalisé, il va dans la polygamie , l’immobilier, la dépense quotidienne, culturelle, les dépenses inutiles dans les cérémonies culturelles.
Harouna FALL