L’opposant ougandais Bobi Wine appréhendé par la police à son retour des États-Unis
L’ex-pop star ougandaise devenue député de l’opposition Robert Kyagulanyi a été arrêté, jeudi, par la police à son retour en Ouganda. Il avait quitté le pays pour les États-Unis afin de soigner les blessures qu’il affirme avoir subies en détention.
Qu’est-il arrivé à Bobi Wine ? L’ex-chanteur et député ougandais d’opposition Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, a été emmené par des policiers, jeudi 20 septembre, dès son arrivée dans son pays, à l’aéroport international d’Entebbe, en provenance des États-Unis où il était parti se faire soigner, a indiqué son épouse à l’AFP. « Peu après l’atterrissage à Entebbe, la sécurité l’a entouré et l’a emmené », a déclaré Barbie Kyagulanyi. « Nous ne sommes pas certains de l’endroit où ils l’ont emmené », a-t-elle ajouté.
Interrogé par l’AFP, le chef de la police ougandaise, l’inspecteur général Martin Okoth Ochola, a déclaré que le député n’était « pas en état d’arrestation ». « Ce que nous avons fait, c’est l’escorter depuis l’aéroport d’Entebbe jusqu’à son domicile », a-t-il ajouté.
Inculpée de trahison
Depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017, Kyagulanyi, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Surnommé le « Président du ghetto » par ses admirateurs, reconnaissable à son béret rouge, l’ex-pop star avait été inculpée de trahison à la suite du caillassage du convoi de Museveni en marge d’une élection législative partielle à Arua (nord) le 14 août, remportée par le candidat de son parti face à celui du pouvoir. Lors de ses comparutions fin août, l’ex-chanteur avait semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer.
Protestation et manifestations
Les arrestation et inculpation en août de Kyagulanyi, dont le chauffeur avait été tué par les forces de l’ordre durant les échauffourées du 14 août, avaient entraîné des manifestations de protestation violemment réprimées par la police et l’armée.
Jeudi, la capitale ougandaise et l’aéroport d’Entebbe étaient placés sous haute sécurité dans l’attente du retour de l’opposant, ont constaté des journalistes de l’AFP.
La nouvelle voie rapide d’environ 40 km reliant Kampala à l’aéroport d’Entebbe était complètement fermée à la circulation tandis que des barrages de police avaient été érigés sur l’ancienne route de l’aéroport, les forces de l’ordre fouillant les véhicules.
Avec AFP