Libération de prisonniers politiques au Rwanda: un timing qui interroge
Pour l’historien André Guichaoua, c’est avant tout une « décision sur-mesure » pour tenter de séduire les récalcitrants à la désignation de la chef de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale de la Francophonie.
Le spécialiste du Rwanda estime en tout cas que ce geste ne marque pas le début d’une ouverture démocratique dans ce pays parmi les plus fermés du continent.
Pressions ?
Est-ce le résultat des pressions de Paris ? Cette semaine, quatre anciens ministres français de la Coopération avaient critiqué le président Emmanuel Macron pour son soutien à la candidature de Kigali. Dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde, ils rappelaient que le Rwanda était allé jusqu’à interdire l’usage du français et à rejoindre le Commonwealth. Et surtout que ce pays ne pouvait pas représenter l’aspiration démocratique inscrite dans la déclaration de Bamako, un des textes fondateurs de l’OIF.
Pour l’opposant en exil, Faustin Twagiramungu, cette décision est bel et bien le résultat de pressions, mais sans doute pas de pressions françaises. L’ancien Premier ministre rwandais y voit plutôt la main des Etats-Unis qui depuis 2012 marquent régulièrement leur désapprobation à l’égard de Kigali quand Paris n’a cessé de tenter de se rapprocher de l’homme fort du Rwanda.