Kenya: l’ambassade des Etats-Unis lance une campagne contre les «fake news»
L’ambassade américaine à Nairobi, au Kenya, vient de lancer une vaste campagne contre les « fake news », les fausses informations, d’une durée d’un an. L’ambassade cherche à alerter le public pour éviter la dissémination des fausses nouvelles. Sa campagne est lancée au Kenya, auprès des 47 000 membres du réseau de jeunes leaders africains, le réseau YALI, créé en 2013.
« Arrêtez-vous. Réfléchissez. Vérifiez. » Ce sont les trois mots-clés de cette campagne. Dans des vidéos, sur Internet, lors de colloques, l’ambassade cherche à faire prendre conscience du danger des « fake news » et donner des outils pour ne pas les propager.
« Les fake news minent la confiance des gens en les médias, estime Kristin Kneedler, coordinatrice du réseau YALI. Les identifier et stopper leur prolifération est crucial pour assurer leur crédibilité. Nous devons tous pouvoir faire confiance en nos médias. »
Pour Carole Kimutai, du groupe de presse Standart, le phénomène est clairement en hausse au Kenya. « Les Kényans considèrent leur téléphone comme leur meilleur ami. Nous sommes aussi une société très politisée, avec les grandes tribus contre les petites, ceux qui possèdent contre ceux qui n’ont rien, ce sont des questions très émotionnelles pour nous, comme le football. Et des gens profitent de ça. Ce phénomène nous donne mal au crâne et nous a contraints à adapter nos méthodes de travail. »
La dernière intox en vogue ? La rumeur de la mort de l’ancien président Arap Moï alors qu’il était hospitalisé en Israël pour un problème de genou.
Josiah Olo a 25 ans. Il participe à la campagne et reconnaît avoir propagé des fake news. « Je postais ou partageais n’importe quoi sur WhatsApp ou les réseaux sociaux. Les gens sont trop feignants pour vérifier, ou ils veulent devenir célèbres en diffusant des informations que les autres n’ont pas. Mais aujourd’hui je fais très attention. Je pense que la campagne va m’apprendre beaucoup de choses et je pourrai ensuite dire à mes amis d’être vigilants. »
À partir du 2 avril et durant deux mois, la campagne sera étendue à toute l’Afrique auprès d’un demi-million de personnes membres du réseau YALI.