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Maroc : Jerada toujours agitée par des heurts entre policiers et manifestants

Des manifestants s’en sont pris, mercredi, aux forces de l’ordre à Jerada, ville minière dans le nord-est du Maroc, où les habitants réclament depuis des mois des mesures d’aide au gouvernement pour lutter contre la pauvreté.

Le calme ne semble pas prêt de revenir à Jerada. Malgré l’avertissement lancé par les autorités aux manifestants de cette ville du nord-est du Maroc, agitée par un mouvement de contestation sociale depuis fin décembre, des heurts entre policiers et manifestants se sont produits mercredi 14 mars.

« Le ministère de l’Intérieur (…) souligne son droit d’appliquer la loi dans la ville de Jerada, par l’interdiction des manifestations illégales sur la voie publique et par des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables », déclarait la veille un communiqué officiel.

Mais dès le lendemain, des manifestants ont mis le feu à cinq véhicules de police et ont affronté les forces de l’ordre, a dit un responsable local. Un nombre indéterminé de policiers ont été blessés et transférés dans un hôpital à Oujda, la principale ville de la région. Neuf personnes ont été arrêtées, ont ajouté des responsables.

La mort accidentelle, fin décembre, de deux mineurs dans un puits désaffecté de charbon, suivi depuis de deux autres décès accidentels, a mobilisé la population de cette ville sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990.

Des grandes manifestations pacifiques, avec des nuées de drapeaux marocains, se sont succédé pour demander des « alternatives économiques » à la seule activité locale, l’extraction clandestine de charbon dans les « mines de la mort ».

Nouvelles arrestations de militants

Un plan d’action économique proposé par le gouvernement avait permis une accalmie mais fin février, des manifestants étaient redescendus dans la rue pour demander des « réponses concrètes ».

La tension est remontée ces derniers jours avec l’arrestation de quatre jeunes militants, samedi et dimanche, qui a été suivie par une grève générale, une marche et de grandes manifestations pour demander leur libération.

Les autorités assurent pour leur part que ces arrestations n’ont rien à voir avec le mouvement social mais sont liés pour trois des cas à un accident « en état d’ébriété » avec délit de fuite et pour le dernier à une « violation d’établissement public » avec dégâts matériels.

Il y a plus d’un an, débutait également un autre mouvement de protestation, dans la région voisine du Rif (nord), avec des revendications comme la création d’emplois et le développement de cette région.

Les autorités y ont arrêté plus de 450 personnes avec une « approche sécuritaire » de la crise largement critiquée par les associations des droits de l’Homme. Les leaders du mouvement sont actuellement jugés à Casablanca.

Avec AFP et Reuters

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