Contexte politique tendu
Le cas de Jorge Garcia fait d’autant plus de bruit qu’il intervient dans un contexte politique quelque peu envenimé par les questions d’immigration. Critiqué pour des propos racistes qu’il aurait tenus lors d’une réunion avec des parlementaires, Donald Trump est régulièrement accusé d’opérer des tours de vis migratoires allant à l’encontre des principes fondateurs des États-Unis.
En septembre, le chef de l’État a en effet annulé le programme DACA, qui a permis à 690 000 jeunes, entrés illégalement aux États-Unis alors qu’ils étaient enfants, de travailler et d’étudier en toute légalité en les protégeant de l’expulsion. Le 10 janvier dernier, un juge de l’État de Californie a bloqué l’abrogation du DACA, mais le président a donné jusqu’au 5 mars au Congrès pour trouver un compromis.
De fait, Donald Trump propose un pacte donnant-donnant : une solution pour les jeunes sans-papiers concerné par le DACA en échange du financement du mur controversé qu’il a promis d’ériger à la frontière avec le Mexique.
« Cela concerne 11 millions d’autres personnes »
Jorge Garcia, qui avait reçu son ordre d’expulsion en novembre dernier, espérait pouvoir bénéficier d’un nouveau prolongement le temps que le Congrès se mette d’accord sur de nouvelles dispositions du DACA. Las, les services d’immigration ont estimé que le quadragénaire avait épuisé tous ses recours.
« Oui, il a été amené ici alors qu’il avait 10 ans et oui, il est entré illégalement dans le pays, mais il n’a pas de casier judiciaire et son cas devrait être étudié de manière individuelle parce qu’il mérite de vivre dans un pays qu’il connaît et non pas au Mexique », a fait valoir au micro de CNN son épouse Cindy, avant d’exhorter le président américain à « réparer » un système d’immigration « cassé ». « Cela concerne 11 millions d’autres personnes mais, moi, je peux venir raconter mon histoire parce que je suis une citoyenne américaine et que je n’ai pas à me cacher. »