Sénégal : un groupe armé tue treize jeunes en Casamance
Treize jeunes ont été abattus par un groupe armé en Casamance, une région sénégalaise où un conflit pour l’indépendance fait rage depuis trente-cinq ans. Les violences s’y étaient pourtant atténuées depuis un cessez-le-feu en 2014.
« Une attaque armée d’une rare barbarie. » C’est par ces mots que le président sénégalais Macky Sall a dénoncé le meurtre de treize jeunes, samedi 6 janvier, en Casamance, une région du sud du pays où sévit depuis trente-cinq ans un conflit armé.
« Des éléments armés ont attaqué des jeunes qui cherchaient du bois dans la forêt de Bayotte. Treize ont été tués et deux ont pu s’échapper », a déclaré le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l’armée sénégalaise. Les victimes auraient pénétré une zone surveillée par les combattants indépendantistes du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance).
Cent cinquante parachutistes pour évacuer les victimes
L’attaque s’est produite dans l’après-midi dans une forêt proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Ziguinchor, région agricole et touristique séparée du reste du Sénégal par la Gambie. L’armée sénégalaise a déployé une compagnie de quelque 150 parachutistes pour évacuer les victimes et traquer les auteurs de l’attaque.
Le président sénégalais a aussitôt convoqué le Conseil national de sécurité et a « ordonné que les auteurs de cet acte criminel soient recherchés et traduits en justice ». Le chef d’État a en outre dépêché une délégation ministérielle qui se rendra sur place, dimanche, « pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la nation aux familles éprouvées », indique le communiqué gouvernemental.
Une région affaiblie par le conflit
La veille, deux combattants du MFDC avaient été libérés par l’armée à la suite d’une médiation entre le gouvernement sénégalais et les combattants du mouvement indépendantiste, menée par la communauté de Sant’Egidio de Rome.
La rébellion pour l’indépendance de la Casamance, qui dure depuis décembre 1982, a fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l’économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir. Une accalmie perdure sur le terrain depuis plusieurs années, alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012.
Dans ses vœux de fin d’année, Macky Sall avait lancé un appel aux rebelles de Casamance pour la poursuite des pourparlers, en vue d' »une paix définitive ».
Alioune Sarr NDIAYE, afripresse.com