Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ouvre les travaux de sa quatre-vingt-deuxième session
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a ouvert ce matin les travaux de sa quatre-vingt-deuxième session, qui se tient à Genève jusqu’au 1er juillet prochain, en adoptant son ordre du jour et en entendant une allocution de M. Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Au cours de la présente session, le Comité examinera les rapports de huit États parties à la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes : Azerbaïdjan, Bolivie, Mongolie, Maroc, Namibie, Portugal, République de Türkiye et Émirats arabes unis.
Dans son allocution ce matin, M. Cissé-Gouro s’est dit heureux que le Comité ait pu reprendre les examens de rapports périodiques, de manière à remédier à l’arriéré qui, malheureusement, a encore augmenté durant la pandémie.
M. Cissé-Gouro a par ailleurs rappelé que la cinquantième session du Conseil des droits de l’homme s’est ouverte aujourd’hui et a souligné que deux panels seraient réunis par le Conseil à l’occasion de la discussion annuelle d’une journée sur les droits des femmes, le 27 juin, avec pour thèmes respectifs l’exploration du lien entre le changement climatique et la violence à l’égard des femmes et des filles sous l’angle des droits de l’homme, pour l’un, et, pour l’autre, les systèmes de soins et de soutien fondés sur les droits de l’homme et sensibles au genre, y compris les lacunes révélées par la pandémie de COVID-19. M. Cissé-Gouro a en outre relevé que le Conseil organisera également, le 21 juin, une table ronde sur le thème « Gestion de l’hygiène menstruelle, droits de l’homme et égalité des sexes ».
M. Cissé-Gouro a ensuite félicité le Comité pour son travail concernant l’intégration des droits des femmes dans l’Agenda pour les femmes, la paix et la sécurité. Il a également noté que le Comité suit de près – par le biais d’un groupe de travail sur l’Ukraine et d’un autre sur l’Afghanistan – l’impact de deux situations de conflit armé ou de post-conflit sur les droits des femmes ainsi que leur participation aux processus de paix, aux efforts de reconstruction et aux mécanismes de justice transitionnelle. M. Cissé-Gouro a notamment relevé que la point focal du Comité pour les femmes, la paix et la sécurité et la coordinatrice du groupe de travail sur l’Afghanistan, Mme Bandana Rana, et la Rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes, Mme Reem Alsalem, ont effectué une visite technique conjointe en Afghanistan en avril dernier. La visite a montré une grande motivation des femmes et des filles afghanes d’influer sur le cours du pays. Les mécanismes des droits de l’homme, incluant le Comité, peuvent jouer un rôle important en donnant une voix à ces femmes et filles, s’est réjoui M. Cissé-Gouro. La visite reflète également la synergie, parfois sous-utilisée, de la coopération entre les organes conventionnels et les procédures spéciales, a-t-il souligné.
Suite à cette déclaration, plusieurs experts ont pris la parole, demandant notamment l’appui du Haut-Commissariat pour l’organisation d’une mission en Ukraine afin d’établir la situation des femmes dans le pays. Une experte a par ailleurs attiré l’attention sur les conséquences multiples de ce conflit (en Ukraine), notamment pour ce qui est de la faim dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Plusieurs experts ont demandé que soit améliorée la communication et la coopération entre les organes conventionnels et les procédures spéciales.
Ce matin, la Présidente du Comité, Mme Gladys Acosta Vargas, a par ailleurs indiqué que depuis la dernière session du Comité, le nombre d’États parties ayant ratifié la Convention ou y ayant adhéré est resté stable, à 189. De même, le nombre d’États ayant accepté l’amendement à l’article 20 de la Convention est resté stable, à 80. La Présidente du Comité a en outre indiqué que le 22 avril 2022, le Maroc a adhéré au Protocole facultatif à la Convention (qui institue une procédure de plainte devant le Comité), ce qui porte à 115 le nombre total de ratifications de ce Protocole.
Ce matin, plusieurs membres du Comité ont en outre rendu compte des activités qu’ils ont menées depuis la fin de la précédente session. Le Comité a également entendu la présentation des rapports du Groupe de travail de présession et du Groupe de travail chargé de contrôler la suite donnée par les États parties aux recommandations du Comité.
Cet après-midi, à 15 heures 45, le Comité tiendra une réunion informelle avec les institutions nationales des droits de l’homme et les organisations non gouvernementales concernant l’application de la Convention dans les quatre pays dont les rapports doivent être examinés cette semaine, à savoir le Portugal, la République de Türkiye, l’Azerbaïdjan et la Namibie.