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Les services du FMI concluent une visite au Tchad

La situation économique et financière et les perspectives à moyen terme du Tchad se sont détériorées en raison d’une série de chocs durables depuis le début de la pandémie de COVID-19 ; L’accord de facilité élargie de crédit (FEC) récemment approuvé par le conseil d’administration du FMI permettra d’alléger les pressions importantes qui pèsent sur l’économie et à la placer sur une trajectoire équilibrée et durable en vue d’une croissance verte et inclusive ainsi que de faire reculer la pauvreté ; Une restructuration profonde de la dette au titre du cadre commun du G20 et un soutien important des donateurs sont capitales pour rétablir la viabilité de la dette et promouvoir une croissance durable et inclusive. À cet égard, la finalisation du traitement de la dette avec les créanciers publics et privés d’ici la fin du mois de mars sera déterminante.

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Edward Gemayel a séjourné à N’Djamena du 12 au 19 janvier 2022 pour faire le point sur les récents développements économiques et actualiser le cadrage macroéconomique avant la finalisation du traitement de la dette par les principaux créanciers officiels et privés du Tchad. Cette visite fait suite à l’approbation par le Conseil d’administration du FMI, le 10 décembre 2021, d’un nouvel accord FEC de 36 mois d’un montant de 392,56 millions de DTS (environ 570,75 millions de dollars US ou 280 % de la quote-part), pour aider à faire face à des besoins importants du Tchad en matière de balance des paiements et de budget, notamment en catalysant le soutien financier des autres donateurs officiels.

Au terme de la mission, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :

« L’évolution macroéconomique du Tchad a été affectée par une série de chocs adverses et persistants. Il s’agit notamment de : (i) la pandémie de COVID-19 ; (ii) la volatilité des prix du pétrole et une détérioration significative de la production du secteur pétrolier ; (iii) les attaques sécuritaires ; et (iv) le changement climatique et l’insécurité alimentaire. Selon les estimations, le PIB réel s’est contracté de 1,1 % en 2021, en raison de la réduction de la production pétrolière. Dans le même temps, l’inflation annuelle moyenne a été maîtrisée après avoir flambé à 4,5 % en 2020. La pandémie laissera probablement des traces durables, et l’économie tchadienne devrait rester fragile à court terme, avant de rebondir progressivement en 2024, à 3,6 %, à condition que des réformes adéquates soient mises en œuvre. »

Les pressions sur les dépenses publiques augmentent en raison des tensions sécuritaires et sociales. Le maintien de la discipline budgétaire à l’approche des élections législatives et présidentielles est indispensable à la stabilité macroéconomique. À cette fin, les autorités doivent continuer à concentrer leurs efforts sur le renforcement de la mobilisation des recettes fiscales intérieures, la rationalisation des exonérations, l’amélioration de la collecte de la TVA, le contrôle de la masse salariale, l’augmentation des dépenses sociales et la poursuite l’apurement des arriérés intérieurs. Il est tout aussi important de maintenir le cap sur le programme de réformes en manière de digitalisation et d’informatisation ainsi que dans le secteur bancaire.

« Des progrès ont été réalisés en matière de réformes structurelles et des efforts supplémentaires sont envisagés pour poursuivre le programme de réformes. Des mesures sont prises pour respecter les repères structurels prévus pour le premier semestre de 2022. Ceux-ci concernent les exonérations fiscales et la transparence dans le secteur pétrolier et dans les marchés publics. Le lancement récent d’un programme visant à décentraliser la gestion de la masse salariale dans le cadre du système intégré de gestion financière est un pas dans la bonne direction pour améliorer la gestion des finances publiques. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accélérer l’amélioration de l’administration des recettes fiscales. Des progrès sont réalisés dans la préparation d’un nouveau plan de développement national et le rebasage des comptes nationaux. Des progrès supplémentaires sont nécessaires pour améliorer le climat des affaires afin de soutenir le rôle du secteur privé dans la reprise économique. Le FMI est prêt à fournir une assistance technique pour soutenir ces réformes indispensables. »

« La mission a été reçue par le président Mahamat Idriss Deby, le premier ministre Padacké Pahimi, et a également rencontré M. Tahir Hamid Nguilin, Ministre des finances et du budget, M. Issa Doubragne, Ministre de l’économie, de la planification du développement et de la coopération internationale, M. Mahamat Hamid Koua, Ministre Secrétaire général du gouvernement, M. Idriss Ahmat Idriss, Directeur national de la BEAC, et d’autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants des partenaires internationaux de développement.»

« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités tchadiennes et les autres homologues de leur hospitalité, leur excellente collaboration et de l’esprit franc et constructif qui a animé les échanges »

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