Le Sénégal rapatrie plus de 100 personnes du Liban, les Libanais à Dakar manifestent contre la guerre
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a accueilli samedi 19 octobre au 117 personnes rapatriées du Liban, dont le vol a atterri à Dakar. Ce rapatriement intervient après le décès le 6 octobre dernier d’une Sénégalaise, alors que les bombardements israéliens s’intensifient au Liban. Au même moment, des manifestants battaient le pavé à Dakar pour dénoncer l’offensive israélienne.
Le Sénégal a accueilli samedi 117 personnes rapatriées du Liban. Ces Hommes, femmes, enfants et personnes âgées ont atterri à bord d’un avion samedi soir à Dakar, et elles ont été reçues par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Le chef de l’État les a accueillis et s’est réjoui qu’ils « soient rentrés sains et saufs », dans un message sur les réseaux sociaux.
Parmi les Sénégalais qui ont été rapatriés, beaucoup se demandent ce qu’ils feront désormais. « C’est une tristesse » de quitter le Liban, s’exalte Ndeye à notre correspondant à Dakar, Gwendal Lavina. « Je ne voulais pas le quitter, il y a mon patron aussi, je ne voulais les laisser dans cette situation », dit la Sénégalaise, qui avait déjà connu la guerre de 2006. Elle a ensuite collaboré avec l’ambassadeur et le consul sénégalais pour l’organisation du vol de samedi.
Plus tôt dans la soirée, un communiqué du ministère des Affaires étrangères annonçait que « l’État sénégalais avait pris des mesures pour le rapatriement volontaire de ses ressortissants du Liban ».
Après le décès le 6 octobre dernier d’une Sénégalaise et alors que les bombardements israéliens s’intensifient, l’ONG Action pour les droits humains et l’amitié avait lancé un appel à rapatrier en urgence le millier de Sénégalais qui vivent au Liban. Son président Adama Mbengue a expliqué cette démarche à notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier.
Nous avons formulé le vœu que tous nos compatriotes, sans distinction, puissent bénéficier d’un accompagnement psychologique, mais ensuite sanitaire et socioéconomique. Mais aussi parce qu’en réalité, il y a certains qui sont venus par vol commercial, qui ne pouvaient pas attendre. Tout à l’heure, j’ai discuté avec une compatriote qui a parlé de ce qu’elle a vécu. Cela l’a touché psychologiquement, ce qu’elle a vu, ses amis, ses frères qui ont été tués devant ses yeux. Donc ces personnes-là ont besoin d’appui psychologique et même sanitaire. À la base, ce qui a été dit, ils vont rapatrier tout le monde. Donc nous allons essayer de faire l’inventaire, nous allons essayer de voir. Est-ce que tout le monde a été rapatrié ? Les prêts de 900 personnes, est-ce que tout le monde est là ? Si c’est le cas, nous applaudissons. Si ce n’est pas le cas aussi, nous allons continuer à faire ce plaidoyer-là.
L’ONG Action pour les droits humains et l’amitié lancé un appel à rapatrier en urgence le millier de Sénégalais qui vivent au Liban, explique son président Adama Mbengue
Manifestation pour demander la fin d’une « tragédie sans nom »
Quelques heures auparavant, une centaine de manifestants ont dénoncé samedi à Dakar l’offensive israélienne au Liban, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils s’en sont pris à Israël, lors d’une marche sur environ 1,5 km, à l’initiative de la communauté libanaise au Sénégal, près du centre-ville de Dakar, selon un journaliste de l’AFP.
« Israël criminel ! » ou « Free Lebanon ! » (Libérez le Liban !), ont scandé ces protestataires qui portaient aussi des pancartes dénonçant l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.
« Nous ne pouvons rester insensibles à la douleur de ceux qui chaque jour voient leur pays se déchirer. Il est temps que la violence cesse. Nous marchons pour dénoncer l’injustice, a déclaré un porte-parole des manifestants, Zaher Zeidna. La guerre au Liban et à Gaza est une tragédie sans nom, c’est un génocide. »
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko avait fin août accusé son homologue israélien Benyamin Netanyahu de poursuivre la guerre à Gaza pour sa propre survie politique. Lors d’un rassemblement de soutien aux Palestiniens, il avait préconisé d’isoler Israël pour faire cesser cette « barbarie (…) cautionnée par certains pays occidentaux »