L’ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius est sorti de prison vendredi, près de onze ans après le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp. Il a été placé en liberté conditionnelle.
L’ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius est sorti de prison vendredi 5 janvier et est « maintenant chez lui », placé en liberté conditionnelle, près de onze ans après le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp, a confirmé l’administration pénitentiaire.
L’ancien athlète de 37 ans amputé des deux jambes, condamné pour meurtre et qui a purgé plus de la moitié de sa peine, a quitté en début de matinée la prison d’Atteridgeville, dans la banlieue de la capitale Pretoria.
« Il a été admis dans le système correctionnel communautaire et est maintenant chez lui », a déclaré l’administration dans un communiqué, confirmant que sa remise en liberté conditionnelle est désormais effective. Ni l’heure, ni les détails logistiques n’avaient été communiqués au préalable par les autorités, qui ont invoqué des raisons de « sécurité ». Le sextuple champion paralympique a l’interdiction de s’exprimer dans les médias.
Dans une déclaration écrite reçue par l’AFP quelques minutes avant la libération d’Oscar Pistorius, la mère de la victime a déclaré que les proches de Reeva Steenkamp étaient, eux, « condamnés à vie ».
« Nous qui sommes encore là, nous sommes condamnés à vie », a regretté June Steenkamp. Demandant si « justice a été rendue à Reeva » et si « Oscar a purgé une peine suffisante », elle a expliqué qu »‘il n’y a jamais de justice dans la mesure où l’être cher ne reviendra jamais ».
La famille Steenkamp ne s’était pas formellement opposée à la libération conditionnelle de l’ex-champion. Mais June Steenkamp avait affirmé ne toujours pas croire « à la version des faits d’Oscar » et être convaincue que ce dernier « ne s’est pas réhabilité » en détention.
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Oscar Pistorius avait tué la mannequin Reeva Steenkamp, 29 ans, en tirant quatre fois à travers la porte de la salle de bain de sa chambre, dans sa maison ultrasécurisée de Pretoria.
Un an auparavant, le sportif était entré dans la légende en s’alignant avec les valides au 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.
Arrêté au petit matin de la Saint-Valentin 2013, Oscar Pistorius nie avoir fait feu dans un accès de rage, affirmant avoir cru à la présence d’un cambrioleur. Une version qu’il maintient tout au long de la saga judiciaire qui tient les médias en haleine pendant les quatre années suivantes.
Aménagement de peine
Au terme de son premier procès ouvert en 2014 et retransmis en direct à la télévision, le coureur, surnommé « Blade Runner » en référence à ses prothèses de carbone, écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire.
Mais le parquet estime la peine « scandaleusement clémente » et réclame une requalification en meurtre. Après plusieurs appels et la lecture crue d’un rapport d’autopsie de la victime qui provoqua les vomissements de l’accusé, ce dernier est finalement condamné fin 2017 à 13 ans et cinq mois de réclusion pour meurtre.
La loi sud-africaine prévoit qu’un condamné pour meurtre est éligible à un aménagement de peine une fois la moitié de sa peine écoulée. Fin novembre, l’administration pénitentiaire a annoncé la remise en liberté anticipée d’Oscar Pistorius.
Dans le cadre de son placement en conditionnelle jusqu’à la fin de sa peine en 2029, Oscar Pistorius doit suivre une thérapie sur la gestion de la colère et les violences faites aux femmes.
Il n’est pas autorisé à consommer de l’alcool. Il doit aussi accomplir des travaux d’intérêt général, mais il doit être présent à un domicile désigné dans une banlieue de Pretoria à certaines heures de la journée.
Avec AFP