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Kenya: les défis politiques qui attendent le nouveau président William Ruto

Au terme d’une bataille judiciaire, l’élection de William Ruto a été confirmée lundi par la Cour suprême. 

De nombreux défis attendent le nouveau président kényan William Ruto, notamment celui de l’unité. Moins de 2% des voix le séparent de son rival Raila Odinga. La campagne électorale a polarisé la société kényane, que William Ruto va devoir rassembler.

« Il est important qu’il arrive à recréer de la cohésion et une forme d’unité avec son rival, analyse Murithi Mutiga, directeur Afrique à l’International Crisis Group, au micro de notre correspondante Florence Morice. Je pense qu’il a de bonnes cartes en main dans la mesure où le président sortant Kenyatta a perdu de sa stature. Ruto a surpris beaucoup de monde en raflant la majorité des voix y compris dans la région et même dans la circonscription du président Kenyatta. Par ailleurs, suite au ralliement de candidats indépendants, il devrait être en mesure de contrôler le parlement. Donc en théorie, Kenyatta ne peut pas faire grand-chose pour l’empêcher de mettre en œuvre son programme, mais il reste que les partisans d’Odinga sont très amers du résultat de l’élection. Il sera donc important d’observer, par exemple, ses premières nominations, ses déplacements et les personnes dont il choisira de s’entourer, pour voir s’il sera inclusif, et s’il saura montrer qu’il entend gouverner pour tous les Kényans et pas seulement pour ceux qui l’ont soutenus. »

► À lire aussi : Invité Afrique : «William Ruto a joué la carte du clivage social»

Le Kenya est aussi considéré comme un pilier de la diplomatie régionale. Ces derniers mois, le chef de l’État sortant Uhuru Kenyatta s’est impliqué personnellement dans plusieurs dossiers : les tentatives de pourparlers en Éthiopie, le retour de la sécurité dans l’est de la RDC… William Ruto devra tenter de reprendre le flambeau, en dépit de ses relations exécrables avec son prédécesseur. « On s’attendait à ce que le nouveau président kényan laisse Uhuru Kenyatta continuer à jouer un rôle d’envoyé spécial dans la région après avoir quitté ses fonctions, poursuit Murithi Mutiga. Mais c’était dans l’hypothèse où Odinga remportait l’élection. Cette hypothèse s’est révélée fausse. Et il semble que les relations entre William Ruto et lui ne se sont pas améliorées : Uhuru Kenyatta a même refusé de le féliciter. Il est donc peu probable qu’il continue à jouer un rôle important, mais je pense que William Ruto lui-même souhaite que son pays continue à jouer un rôle actif dans la région. On lui prête de bonnes relations avec le premier ministre éthiopien Abyi Ahmed. Je pense qu’il saisit également l’importance de la RDC et le potentiel économique que ce pays représente pour le Kenya, donc je ne vois pas pourquoi il n’aurait pas à cœur de continuer à s’engager sur ces dossiers. »

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