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M23: au Rwanda, Antony Blinken met en garde contre le risque d’instabilité régionale

Le secrétaire d’État américain doit quitter ce jeudi le Rwanda, où il est arrivé hier soir après une étape à Kinshasa. Après s’être entretenu avec le président Paul Kagame, Antony Blinken a tenu avec son homologue une conférence de presse conjointe.

Avec notre correspondante à Kigali,Laure Broulard rfi

Pour Anthony Blinken, la visite en RDC puis au Rwanda a relevé d’un véritable exercice d’équilibriste, tant le chef de la diplomatie américaine était attendu dans ces deux pays sur la question de la rébellion M23. Un récent rapport onusien indique que le Rwanda soutiendrait l’action de ce groupe dans l’Est congolais. Après avoir rencontré le chef de l’État congolais Felix Tshisekedi mardi, le secrétaire d’État américain a rencontré le président Paul Kagame ce matin. Il a ensuite tenu une conférence de presse en compagnie de Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères.

Devant les journalistes, Antony Blinken n’a pas condamné ouvertement le Rwanda, mais a simplement indiqué que les informations crédibles faisant état du soutien de Kigali au M23 et de la présence de troupes rwandaises en RDC ont été discutées avec Paul Kagame. « Mon message aux deux présidents, congolais et rwandais, a été le même, a-t-il déclaré. Tout soutien ou collaboration avec des groupes armés dans l’est de la RDC met en péril la stabilité régionale. »

Antony Blinken a pris en compte le point de vue de Kigali dans la crise, puisqu’il a précisé que ce principe vaut pour le M23 mais aussi pour les FDLR, ce groupe rebelle opposé au gouvernement de Paul Kagame, et qui, selon Kigali, combat aux côtés de l’armée congolaise. Pour le Rwanda, les FDLR sont la cause principale de l’instabilité dans la région. Vincent Biruta l’a rappelé ce matin. Le chef de la diplomatie rwandaise a également encore une fois nié tout soutien de son pays au M23, et revendiqué le droit du Rwanda de protéger sa souveraineté et son peuple en cas d’attaque.

Pas d’annonce au sujet de Paul Rusesabagina

Antony Blinken était aussi très attendu sur la question des droits humains. Le Rwanda est régulièrement accusé de réprimer férocement la liberté d’expression et l’opposition, même au-delà de ses frontières. Des ONG comme Human Rights Watch avaient ainsi appelé le secrétaire d’État à des déclarations fortes sur le sujet. Antony Blinken a exprimé ses inquiétudes sur les droits de l’homme dans le pays.

« Nous pensons que la criminalisation de la participation de certains individus à la politique et le harcèlement de ceux qui critiquent le gouvernement en place mettent en péril la paix, la stabilité et les succès futurs du Rwanda », a-t-il précisé. Pas d’annonce cependant au sujet l’opposant Paul Rusesabagina, dont les États-Unis considèrent qu’il est injustement emprisonné. Sa condamnation et son procès ont également été évoqués avec les autorités rwandaises, et c’est une question qui devrait continuer d’être abordée dans les discussions futures entre les deux pays.

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