Éthiopie: l’ONU s’alarme de la famine en cours au Tigré
Selon le chef des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths, seuls 10% de l’aide nécessaire parvient à la province du Tigré, en guerre depuis novembre 2020. Il s’agit selon lui d’une crise « créée par l’homme » et les réponses existent.
En juin dernier, l’ONU estimait que 400 000 personnes risquaient de se trouver en état de famine dans le Tigré si de l’aide ne leur parvenait pas rapidement. « Je dois admettre que c’est quelque chose comme ça qui se produit », a avoué mardi Martin Griffiths auprès de l’agence Reuters.
D’après le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires et Coordinateur des secours d’urgence, il est difficile d’avoir une image précise de la situation sur le terrain, car un « blocus de fait » freine la livraison de l’aide depuis trois mois, ainsi que la rareté du carburant, d’argent liquide et de camions.
« C’est une situation créée par l’homme, qui peut être corrigé par un acte de gouvernement », a-t-il résumé. Et Martin Griffiths d’utiliser une formule choc à l’adresse de l’Éthiopie : « Faites rouler ces camions. »
L’Éthiopie toutefois balaie d’un revers de la main l’idée qu’un « blocus » freine l’aide pour le Tigré. Son ambassade à l’ONU met en avant la pénurie de véhicules, du fait que, selon l’ONU elle-même, seuls 38 des 466 camions envoyés dans la province sont revenus à vide, soit faute d’essence, soit parce que leurs chauffeurs ne veulent plus reprendre une route jugée trop dangereuse, où les attaques et les arrestations sont un risque.