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Forum de Paris sur la paix : Macron lance sa «diplomatie des vaccins»

Le chef de l’Etat mettra au pot 100
millions d’euros jeudi à l’occasion de cette conférence internationale. Enjeu :
faire du futur vaccin contre le Covid-19 un «bien public mondial» dont
profiteraient équitablement les populations riches et pauvres.

En tenant ce jeudi 12 novembre à l’Elysée – pour moitié en « présentiel », pour moitié en visioconférence – la cérémonie officielle du Forum de Paris sur la paix, Emmanuel Macron entend se placer en maître de la « diplomatie des vaccins ». Diplomatie des vaccins? S’il est désormais probable que l’on dispose d’ici à la fin de l’année ou au début de 2021 d’ un ou plusieurs vaccins contre le Covid-19, rien n’est, en revanche, garanti quant à leur accès à travers le monde. Compte tenu du prix – environ 20 dollars (environ 17 euros) la dose attendus pour le Pfizer, par exemple – et du rythme de production qui ne pourra pas répondre d’emblée aux besoins de tous les êtres humains, il est à craindre que la moitié la plus défavorisée de la planète, à commencer par l’Afrique, n’y ait pas accès. Or, l’enjeu est énorme, puisque la vaccination d’une population permettra de faire repartir son économie. « Très impliqué personnellement », selon un conseiller, Emmanuel Macron, soulignant qu’il serait illusoire de se croire sortis du chaos si le coronavirus continue de circuler au-dehors des pays riches, prône un vaccin qui serait un « bien public mondial ».

Eviter «le chaos du printemps» sur les
masques

« La compétition va être rude, on risque de
voir réapparaître des luttes d’influence, comme la diplomatie des masques en
avril où la Chine fournissait non sans arrière-pensée du matériel médical aux
pays dépourvus, relève Adrien Abécassis, conseiller du Forum de Paris. D’où
l’importance d’avoir des mécanismes multilatéraux pour éviter de revivre le
chaos du printemps ». Le chef de l’Etat relance donc son initiative amorcée en
mars. L’objectif est d’alimenter un fonds servant à acheter les futures doses
de vaccins, ainsi qu’à favoriser leur production et leur acheminement partout
sur la planète.

L’Elysée devrait annoncer un financement de
500 millions d’euros, qui s’ajouteront au milliard déjà disponible. La France,
à elle seule, offrira ce jeudi 100 millions d’euros. Egalement contributrices
(parmi d’autres pays comme l’Espagne), la chancelière allemande Angela Merkel
et la patronne de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, participeront
en visioconférence au sommet. L’initiative étant copilotée par l’Organisation
mondiale de la Santé, le secrétaire général de l’ONU (dont dépend l’OMS),
Antonio Guterres, sera aussi en ligne avec l’Elysée.

Ressusciter les mécanismes multilatéraux

Autre partenaire de poids, la fondation Gates, représentée à l’Elysée par Melinda Gates, la femme du fondateur de Microsoft, devrait annoncer des dons substantiels. Mais ni la Russie, qui développe ses propres vaccins, ni les Etats-Unis – Donald Trump s’étant retiré de l’OMS – ne sont dans le jeu. Joe Biden a promis de renouer avec l’Organisation mondiale de la santé, et la fondation Gates a déjà pris langue avec l’équipe démocrate de transition.

En se plaçant au cœur d’un tel enjeu, qui va dominer la scène internationale dans les mois à venir, Emmanuel Macron joue à fond la carte de la diplomatie d’influence, au moment où l’Amérique n’a pas encore retrouvé toute sa place. Et la Chine ? « Elle a un – petit – pied dans le projet, histoire de suivre ce qui se trame, glisse un diplomate. Mais elle garde sa propre stratégie d’influence, et a déjà promis de fournir ses propres vaccins à une soixantaine de pays soigneusement ciblés ».

lepoint.fr

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