Mondial 2026: le Maroc ne veut pas d’une «candidature de figurant»
Le comité marocain pour l’organisation de la Coupe du monde de football 2026 a donné sa première grande conférence de presse à Casablanca mardi 23 janvier 2018. « Ce n’est pas une candidature de figurant, c’est une vraie candidature ! », a lancé son président, Moulay Hafid Elalamy. Le Maroc a un peu moins de cinq mois pour convaincre.
De notre envoyé spécial au Maroc, rfi
En 2003, le royaume du Maroc s’était lancé dans la bataille pour organiser le Mondial 2010 qui était finalement revenu à l’Afrique du Sud. Pour sa cinquième candidature, le pays se sent désormais prêt à recevoir une deuxième Coupe du monde sur le sol africain.
L’ancien empire chérifien s’est même attaché les services du cabinet anglais Vero communications, qui avait conseillé la candidature de Paris 2024 pour les Jeux olympiques. L’agence Vero avait été également d’un apport crucial lors des candidatures de Rio pour les Jeux olympiques 2016, du Qatar pour le Mondial 2022, et de la Corée du Sud pour les JO d’hiver 2018. « Nous avons mis en place une équipe de travail de 70 personnes », a précisé Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
«Le fan de football va découvrir un pays tolérant »
Avec cette candidature, le Maroc souhaite mettre en valeur tout ce qu’il a fait depuis 20 ans. « La FIFA sait que nous sommes capables de réaliser de grandes compétitions. La stabilité de notre pays pour les investisseurs est un atout. Le Maroc est à 14 km de l’Europe et le fuseau horaire joue en notre faveur. Le fan de football va découvrir un pays tolérant, authentique, et passionné de football », avance Moulay Hafid El Alamy, nommé récemment par le Roi Mohammed VI à la présidence du comité de candidature.
« Le Maroc sera prêt au niveau des infrastructures. Si c’était un enjeu en 2003, ce ne l’est plus ! Avec ou sans la Coupe, on va continuer à se développer. Mais avec le Mondial ce sera plus rapide », ajoute-t-il.
« Dans le passé, je sais qu’il y a eu des erreurs pour certains pays. Nous, on ne fera que des investissements nécessaires et structurés pour l’avenir du Maroc », avance Moulay Hafid El Alamy. « Nous allons mettre toute notre énergie, notre dossier est et sera irréprochable. Certains disent qu’on a pris du retard, mais nous sommes capables d’une « remontada » », a-t-il promis.
Pour cette nouvelle candidature, le Maroc devra proposer 12 stades plus deux de réserve. Pour le moment, le pays dispose de 6 enceintes à remettre plus ou moins aux normes. « Nos infrastructures ont changé par rapport à la dernière candidature. Notre enveloppe budgétaire entre dans la capacité du Maroc et nous nous engageons à honorer le cahier des charges demandé par la FIFA », explique le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami. La FIFA demande désormais aussi des engagements concernant les droits de l’Homme et le développement durable.
« Notre candidature ne sera pas seulement marocaine, elle sera africaine »
Le Maroc doit faire face à la candidature commune des Etats-Unis, du Canada et du Mexique. Un handicap ? « Nous devons humaniser le football. Les déplacements des fans seront plus facile chez nous », argumente Fouzi Lekjaa. « Notre candidature ne sera pas seulement marocaine, elle sera africaine », dit Moulay Hafid Elalamy.
Le 16 mars prochain, le comité de candidature présentera officiellement son dossier à la FIFA. En avril, l’instance internationale du football se déplacera pour une première inspection. Le compte à rebours a commencé avec le soutien de Samuel Eto’o et de Didier Drogba, qui devraient être ambassadeurs de la candidature selon Fouzi Lekjaa.
Le comité marocain a par ailleurs dévoilé le logo de sa candidature: une étoile entourée de feuilles rouges sur un ballon de football en noir et blanc. L’étoile symbolise « l’unité et l’éclat ».
L’annonce du pays hôte de la Coupe du monde 2026 se fera le 13 juin, à la veille du coup d’envoi de la phase finale du Mondial 2018 prévue en Russie. Pour la première fois, le système de vote sera : un pays membre-un votant. Pour être retenu, il faudra obtenir 104 voix. Le continent africain en détient 53.