Ahmed Abba, libre, en visite à France Médias Monde
« Depuis mon arrestation, le 30 juillet 2015 à Maroua, vous avez cru en mon innocence. Vraiment, les mots me manquent pour vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi ».
Ces quelques mots de notre confrère Ahmed Abba, tout ému, dans son costume traditionnel haoussa face à ses collègues ou des personnalités venus célébrer sa libération, mais qu’il rencontrait pour certains pour la première fois.
Plus émue encore, la présidente-directrice générale du groupe France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse : « J’imagine que personne n’est prêt à affronter deux ans et demi de prison, et ce qui m’a frappé c’est d’abord ton courage, ta force de résistance, le fait que tu n’as jamais courbé l’échine. Donc je voudrais tous qu’on te dise bravo Ahmed et qu’on t’applaudisse très fort [applaudissements].
«On va continuer pour sauver et protéger notre métier»
Ahmed Abba a passé exactement 876 jours derrière les barreaux. Il avait été condamné à 10 ans de prison en première instance, avant d’être relaxé du principal chef d’accusation de « blanchiment de terrorisme ».
La seule charge retenue contre lui est celle de « non-dénonciation », une accusation dont Ahmed Abba ne rougit pas, fier d’avoir su protéger ses sources, même sous la torture. « Moi j’ai déjà sacrifié ma vie. On ne baisse pas les bras. On va continuer pour sauver et protéger notre métier », assure Ahmed Abba.
Un courage déjà récompensé alors qu’il se trouvait encore en prison. Ahmed Abba a reçu le prix de la liberté de la presse internationalepar le Comité de protection des journalistes.